Acte d’amour. |
Pour répondre, ô mon Jésus, à l’un de vos plus chers désirs sur moi, je me consacre à vous :
1° Pour vous aimer, comme auraient dû et devraient vous aimer tous ceux qui ne vous ont pas connu, ne vous connaissent pas et ne vous connaîtront jamais ici-bas ;
2° Pour vous aimer, comme auraient dû vous aimer tous les damnés et tous ceux qui, hélas ! en augmenteront le nombre ;
3° Pour vous aimer comme auraient dû et devraient vous aimer toutes les âmes qui sont sorties et sortiront de ce monde, si elles avaient fidèlement répondu à vos grâces ; et cela uniquement, vous le savez, afin que l’ingratitude des hommes ne vous fasse rien perdre.
Je sais, Seigneur, que, par le moyen d’une âme humaine unie à votre Divinité, Vous vous êtes rendu, et infiniment au delà, tout ce que je me propose de vous donner avec votre grâce, vous étant fait le supplément de toutes vos créatures. Je reconnais que, bien loin de pouvoir suppléer quelqu’un, j’ai moi-même besoin, plus que personne, d’être suppléée par vous, ô mon Jésus ! Aussi j’unis cet acte et tous ceux qui en seront la suite à l’acte de votre incarnation et à tous ceux qui en furent la suite. A vous, maintenant, de dilater mon cœur pour qu’il reçoive à lui seul et vous donne, comme vous le désirez, l’amour de tant de millions de cœurs. C’est ce que j’attends de votre amour qui m’a profondément touchée, en me montrant combien il était loin d’obtenir de notre retour tout ce qu’il avait droit d’attendre.
Je m’offre à vous, ô mon Jésus, pour fermer l’enfer à tant d’âmes qui s’y précipitent et pour leur ouvrir le ciel, afin qu’elles n’augmentent pas le nombre de celles qui, éternellement, vous haïront, mais plutôt le nombre de celles qui, éternellement, vous aimeront.
Vous seul, ô Jésus, pouvez faire de si grandes choses ; vous les avez faites à l’heure de votre mort, mais ne pouvez-vous pas les renouveler par moi, tout indigne que j’en suis, à ma prière, toute misérable qu’elle est ? Ne pouvez-vous pas permettre que je vous donne cette gloire, toute incapable que j’en suis, en vous servant pour cela de mes désirs si ardents, et de l’amour qui me porte à renoncer à toutes les douceurs spirituelles et à accepter tous les martyres, même celui de votre absence jusqu’à la fin des temps.
Je m’offre à vous, ô mon Jésus, pour réparer tous les péchés, depuis le plus grand jusqu’au plus petit, parce qu’ils vous offensent et vous déplaisent, et pour vous dédommager de tous ceux que je ne pourrai empêcher. Je me rends présente par le désir, pour le présent et pour l’avenir, dans toutes les âmes qui seront en péché mortel, pour vous y rendre tous les devoirs qu’elles vous refusent, dussé-je y endurer tous les tourments de l’enfer ; dans toutes les âmes tièdes, pour y brûler d’amour pour vous, dussé-je y être dans toutes les langueurs ; enfin dans toutes les âmes ferventes, pour y accroître ma ferveur et la leur, trop heureuse si je pouvais être, avec elles, victime de cet embrasement.
Je m’offre à vous, ô mon Jésus, pour vous faire connaître, aimer et servir par toute la terre, aussi purement et aussi parfaitement que vous l’êtes dans le Ciel, s’il est possible. Et parce que je vois que les âmes du Purgatoire ne vous rendent pas, dans ce lieu l’expiation, toute la gloire qu’elles sont appelées à vous rendre au Paradis, je m’offre à vous pour hâter leur délivrance, dussiez-vous me rendre capable d’endurer, à moi seule, toutes leurs souffrances.
Je me multiplie, selon que l’amour le peut, dans tous les lieux du monde où vous résidez sacramentellement, pour vous adorer, vous remercier, vous louer, vous prier, m’immoler en votre honneur. Enfin, ô mon Jésus, je souhaite passionnément faire pour vous, autant qu’il est en moi, ce que vous avez fait, tout ce que vous faites et ferez éternellement pour la gloire de votre Père. Amen.
Sœur Marie Aimée de Jésus o.c.d.
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